Entré en vigueur le 1er janvier, le prélèvement à la source n’a pas déclenché de « choc psychologique » affectant la consommation des ménages.
La consommation se maintient
Près de 25 millions de salariés et fonctionnaires ont reçu pour la troisième fois leur fiche de paie réduite du montant mensuel de l’impôt sur le revenu. Comme le révèle l’Insee, le « choc psychologique » tant redouté n’a pas eu lieu car les chiffres de la consommation en février, soit le premier mois suivant le prélèvement à la source sont rassurants.
Cette évolution du mode de perception de l’impôt semble donc être un succès. Pas de « bug » sur les fiches de paie ou de conséquences sur le pouvoir d’achat des ménages à déplorer. La consommation a tout de même réduit de 0,4 % sur le mois de mars, mais principalement due à la chute de consommation d’électricité en raison des températures plutôt clémentes pour la saison. Toutefois, les dépenses qui auraient pu être impactées par la réforme ont augmenté. Ainsi, l’Insee annonce une progression de +0,6 % pour les « biens durables » et +0,7 % pour les dépenses de vêtements. Mieux encore, selon un organisme de sondage, 63 % des Français estiment que la réforme du prélèvement à la source est « globalement un succès ».
Des mesures en faveur du pouvoir d’achat
Néanmoins, l’analyse de l’Insee est à modérer car l’entrée en vigueur du prélèvement à la source a eu lieux au même moment que la mise en œuvre d’une partie des mesures annoncées par l’exécutif en décembre pour favoriser le pouvoir d’achat.
En réponse à la crise du mouvement des « gilets jaunes », les ménages ont en effet bénéficié d’une revalorisation automatique du SMIC de 1,5 %, ainsi qu’un gel des taxes sur les carburants et des tarifs de l’électricité et du gaz. La prime d’activité a également était revalorisée et étendue au début du mois de février à 1,1 million de bénéficiaires supplémentaires. D’autre part, plus de 2 millions de salariés ont touché en moyenne 449 euros en mars avec la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat demandé par le gouvernement aux employeurs. Il est donc plausible que ses mesures favorables au budget des ménages aient soutenu la consommation.